"Le monde est un livre, ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page "

Ce matin-là, Melissa s'était levée très tôt pour nettoyer un peu le grand hall, car de nombreuses traces de pas étaient visibles sur le marbre, dues à la pluie et à la neige de ces derniers jours. Elle s’y mit avec ardeur, frottant jusqu’à ce que le sol étincelle comme un diamant (ou presque).

* Ouf ! J’ai terminé la 1ère partie. Bon, je continue maintenant ou j’attend plus tard ? Non plutôt maintenant, sinon tout sera à recommencer.*

Elle alla se chercher un soda puis entreprit de nettoyer la partie gauche du hall. Tout en passant la serpillière, elle laissa ses pensées vagabonder en direction des livres qu’elle avait lus, ou qu’elle voulait lire. Cette fille avait une véritable bibliothèque dans la tête.

* Ah ! Ce qu’il était bien celui-là ! Oh ! Et celui-ci aussi ! Oh par contre celui-ci je l’ai laissé tombé au bout de 3 lignes ! Et celui-là ! Il était passionnant ! Je me rappelle comment je l’ai lu en 2 heures tellement j’adorais ! Et l’autre là ! Je ne me rappelle pas le titre, il disait des phrases philosophiques dans un roman à l’eau de rose ! Enfin, mis à part ça il était pas mal ! J’ai adoré une des phrases, c’était un dicton celte, attend c’est quoi déjà ? Ah oui : « Il y a des personnes qui nous parlent mais nous ne les écoutons même pas; il y a des personnes qui nous blessent sans laisser de cicatrice. Mais il y a des personnes qui ne font qu'apparaître dans nos vies et nous marquent pour toujours », je ne vois pas ce que ça a à faire dans ce genre de livre m’enfin, peu importe. Oh oui, il y en avait un autre génial aussi, « Le monde est un livre, ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page ». Ah, et il faut que j’aille voir à la bibliothèque s’ils ont « Le monde d’aujourd’hui vu par une femme d’hier », il a l’air absolument génial ! Ils ont reconstruit en France, à la campagne, un ferme du 17ème siècle, et ont pris deux jeunes enfant, et les ont élevés comme au 17ème. Aujourd’hui, à 20 ans, ils ont découvert notre époque. « Un récit poignant, emprunt de mélancolie et véritable expérience, ce livre, le journal intime d’une jeune paysanne de 20 ans qui a vécu les premières années de sa vie en se croyant au 17ème raconte comment Evangeline a du s’adapter, et comment elle voit notre monde. Une vue totalement extérieure du 21ème siècle et qui a bouleversé toute la population française. » <= Résumé du livre. C’est déjà un best-seller en France et il est sorti hier aux États-Unis, et d’après la radio, ils ont déjà vendu 5 millions d’exemplaires, rien que dans l’Etat de Washington.*

Lucy, feignante de service qui ne voulait pas se lever, avait été tirée du lit par son réveil qu'un individu suspect avait trafiqué. Bien obligé de se lever, elle s'était préparée rapidement avant de courir dans le hall à la réception. Elle eu juste le temps de croiser Mélissa qui nettoyait le hall. Elle lui fit un petit coucou avant de s'apercevoir ... qu'elle était pyjama ! Elle fit demi-tour et s'habilla correctement. Il était à peine 6 heures et demie lorsqu'elle sortit de sa chambre. Elle croisa à nouveau Mélissa qui devait rire en silence, et lui fit un "Bonjour" rapidement. Derrière le comptoir de la réception, Lucy examina un peu les réservations du jour. Il devait y en avoir une bonne vingtaine et tout cela ne tenait presque pas sur la page de son cahier ! La nuit avait été blanche pour elle ... Mais elle ne voulait jamais se lever et pour elle, toutes les nuits étaient blanches ! Elle bailla discrètement avant de chercher le chapitre du cahier où elle y avait inscrit les noms de toutes les personnes qui séjournaient ici à ce jour. Cinq pages ... Cinq pages avec les noms de ceux qui dormaient dans les chambres au dessus de sa tête et de celle de Mélissa. La patronne de l'hôtel avait bien fait comprendre aux employés que si ils ne mettaient pas la vitesse au dessus ce mois-ci, elle ne se gênerait pas pour les mettre dehors. La plupart des employés n'a nul part où aller ... C'est un peu le cas de Lucy. Elle aurait pu retourner chez elle, mais quelque chose d'étrange la retenait ici ! Peut-être qu'elle n'a pas envie de recroiser de vampires comme autrefois à New-York ... Une probabilité qui la faisait trembler !

- Mélissa ... Si tu voulais partir de cet hôtel, tu le ferais ?

Celle-ci sursauta et se retourna vers Lucy qui semblait bien seule au bout de la pièce. Toute seule derrière le comptoir, devant un grand tableau effrayant que la propriétaire de l'hôtel avait placé là. Elle avait des goûts bizarres la patronne, on se demandait même si elle l'avait mit là parce qu'elle l'aimait ou parce qu'il fallait bien le mettre quelque part ! Du moins, c'était l'avis de Lucy, c'était ce qu'elle se demandait en silence, dans sa tête sans rien dire. Un crayon de papier derrière l'oreille, Lucy regardait un peu à part, toujours dans la lune, même quand c'était elle qui posait la question ! Le regard dans la vague, les cheuveux attachés en queue de cheval, les ongles couverts de vernis rouges, les cils parsemés de mascara et les lèvres colorées au gloss rose, Lucy était très jolie comme çà. Elle avait un air enfantin très amusant ... C'est peut-être pour çà que Mélissa se retenait de rire un peu. Lucy la surnommait souvent "La bibliothèque vivante" ! Elle la voyait peu sans un livre, ou sans en parler ! C'était le centre de ses discussions, elle ne parlait presque que de çà. C'était un peu agaçant pour Lucy qui ne lisait pas beaucoup mais qui lui empruntait certains livres pour essayer d'être un peu plus proche d'elle. Essayer de comprendre cette passion qu'elle avait pour les livres. Mélissa était le contraire de Lucy, jamais fatiguée, toujours en pleine forme, qui ne se pose jamais de question et qui a pour passion la littérature ! En ces points là, Lucy en était très différente. Pourtant, il y a certains livres qu'elle aime beaucoup, certains que Mélissa a déjà lu ! Il est vrai que pour Lucy, c'était dur de conseiller un livre à Mélissa sans qu'elle est déjà lu. Soudain, la question qu'elle avait posé lui paru un peu sans réponse, à moins que Mélissa n'est répondu pendant qu'elle pensait à autres choses. Elle se sentit un peu bête et demanda :

- Tu ... Tu as dis quelque chose depuis que je t'ai posé cette question ? Parce que ... Je ne t'ai pas entendu !

Elle se sentit vraiment bête et attendit que Mélissa réponde à sa question.

Lorsque Lucy passa en coup de vent, Melissa ne s'en rendit pas compte, plongée qu'elle était dans ses pensées. Mais quand Lucy repartit, elle remarqua qu'elle était en pyjama. Elle se retint de pouffer et continua son travail. Lorsque celle-ci revint et s'installa au comptoir pour regarder les réservation, Melissa leva la tête, puis replongea dans sa "bibliothèque". La première phrase de la jeune fille la fit sursauter, car elle ne se rappelait pas que quelqu'un était dans la pièce, car quand elle était comme ça, elle oubliait tout, mais mit du temps à arriver à son cerveau "litteraturesque", comme ses amies le surnommait souvent. Elle aimait beaucoup Lucy, et voyait bien que la jeune fille faisait tout pour se rapprocher d'elle. Elle se promit d'être plus gentille à l'avenir.

- Excuse moi, j'étais...dans mes livres. Mais, pour répondre à ta question, je pense que si je voulais vraiment partir d'ici, je le ferais, mais, tu vois, ici, j'ai du boulot, je suis logée et nourrie et puis c'est relativement bien payé. En plus, on a l'opportunité de rencontrer plein de gens différent, peut-être, trouvera tu l'amour ici...un jour, ou la fortune. En ce qui me concerne, je ne partirai pas parce qu'ici...j'ai des amies...et je ne sais pas pour toi, mais moi j'adore les potins et tout ça, et que rêver de mieux qu'un hôtel pour apprendre tout sur tout?

Les yeux brillants, elle adressa à Lucy un sourire encourageant, puis se rapprocha du comptoir pour continuer son travail tout en discutant. Elle attendit une réponse de Lucy tout en frottant le sol avec ardeur. Elle s'obligeat à se concentrer sur le sol, pour ne pas repartir dans les livres, exercice très difficile pour elle, même si la présence d'une autre personne l'adait à rester consciente du monde qui l'entourait. Cela lui fit penser, un jour, alors qu'elle était perdue dans ses pensées, elle s'était retrouvée à passer l'aspirateur dans les toilettes homme de la salle de reception. Elle en était ressortie rouge de confusion devant les clients hilares, qui se retenait de ne pas se tordre de rire et le regard goguenard d'un ancien serveur, qu'elle detestait cordialement, ce qui était réciproque d'ailleurs. Cette pensée la fit sourire et elle posa la serpilière et le balai contre le comptoir en pousssant un soupir de soulagement.

Lucy trouvait que Mélissa était bien romantique. Trouver l'amour ... Lucy en a toujours rêver ! Mais elle, contrairement aux autres petites filles, ne rêvait pas du prince charmant ! Elle aurait plutôt rêver de la princesse charmante ... Lucy a toujours détester les hommes, même son père ... Elle préférait les femmes, plus gentilles, plus douces ... Pas toutes ! Sa patronne en était un bon exemple : Lucy ne l'aimait pas car elle s'amusait à torturer son personnel ! Lucy en savait quelque chose : traiter en esclave plutôt qu'en réceptionniste, elle qui était si paresseuse pouvait bien dire que c'était l'enfer. Bien sur, elle ne le disait pas car Mélissa travaillait beaucoup plus qu'elle ... Mélissa était une amie après tout, et Lucy détestait devoir se brouiller avec ses amies. Plus jeune, les autres ne pensaient pas qu'elle pouvait être amie avec des filles de son âge et même moins ou plus agées ! Parce qu'elle est homo, cette dure réalité était comme une falaise d'où on la poussait ... Comme un puit sans fond dans lequel elle tombait ... Lorsque Mélissa se releva après avoir nettoyé le sol, elle du remarquer que Lucy était en train de pleurer inconsciemment. Justement, elle lui fit remarquer.

- Hein ? Je pleure ? Je ... J'avais pas remarquer. Excuse-moi ! Je ne voulais pas me mettre à pleurer comme çà ...

D'un geste de main, elle essuya ses larmes. Puis fit un sourire à Mélissa qui se remit au boulot pour nettoyer le hall. Quelle pénible tache cela devait être ! Lucy regarda à nouveau les réservations du jour ... Elle fut surprise : tout à l'heure, lorsqu'elle l'a regardé, il y avait 22 réservations et maintenant, il y en avait 23 ! Peut-être avait-elle mal compté ! Impossible ! Lucy était une championne pour compter, elle comptait plus vite que n'importe qui, et en plus, elle ne ratait jamais ses résultats. Ce serait impossible qu'elle est loupée cette réservation. Interloquée, elle regarda aux alentours quand l'horloge du hall sonna 7 heures. Elle demanda à Mélissa :

- Mélissa ... C'est toi qui a rajouté cette réservation sur mon cahier ? Elle n'y était pas avant !

- Non, ce n'est pas moi !

Lucy se sentit de plus en plus mal à l'aise : si Mélissa n'avait pas ajouté cette réservation, qui l'avait fait ? Elle commença à inspecter le hall de fond en comble sous les yeux de Mélissa qui parue surprise ... Pour finir, Lucy ne trouva rien ni personne dans le hall et les 3 couloirs qui y sont reliés. Elle pensa alors qu'elle avait mal compté ou que quelque chose de surnaturel était passé par là. L'encre utilisée devait être celle du stylo fétiche de Lucy, un stylo noir où elle collait des stickers multicolores. Mais étrange, si ce nom avait été rajouté pendant qu'elle était là, elle l'aurait vu ! Mais, Lucy avait toujours la tête dans les nuages et il était possible que la personne ou la chose qui l'ai rajouté sois passé pendant qu'elle était dans les nuages. Mélissa continua son nettoyage même dans l'ambiance tendue que Lucy donnait à la pièce ... Lucy se sentait mal à l'aise, elle avait un peu peur. Ce qui pour elle était vraiment étrange était peut-être normal, elle se serait trompé c'est tout ! Mais elle n'y croyait pas, jamais elle ne s'était trompée, pas possible que çà commence maintenant. Pour finir, elle décida de ne plus y penser et continua sa discussion entamée tout à l'heure. Elle essuya son front et commença à parler :

- Au fait, Mélissa, quand je t'ai demandé si tu le quitterais si tu pouvais ce boulot, je ne pensais pas trop à çà ! Mais plutôt au comportement de la propriétaire avec nous ! Je sais, je suis surement mal placée pour dire qu'elle nous traite comme des esclaves, mais toi ... Toi aussi elle te traite comme une esclave, n'est-ce pas ?

Lucy tremblait un peu en disant cela. Elle avait l'impression que la patronne avait des yeux et des oreilles partout et qu'elle écoutait chaque mots qu'elle prononçait ! Cette angoisse la fit tomber sur sa chaise violemment. Elle regardait autour d'elle avec une peur soudaine, une certaine angoisse qui grandissait et la faisait trembler de plus en plus ! Mélissa qui devait la voir trembler de la sorte posa un verre d'eau sur le comptoir. Lucy la remercia et bu un peu, ce devait être un coup de chaud, un coup de sang ! Quelque chose comme çà ... Mélissa devait la trouver bien bizarre, tremblant pour rien, cette manière de mettre une ambiance pas très agréable, toujours la tête dans les nuages à tel point qu'elle est allée à la réception en pyjama ... Quelle tête en l'air cette Lucy ! ^^

°Je deviens parano ! C'est pas possible, je deviens parano ... J'aurais peut-être pas du acheter un réveil ! C'est surement c'est réveils si tôt qui me ronge ... Il faut que je me calme, c'est juste une impression !°

-Euh, Lucy? Tu es sure que ça va? Tu a l'air un peu pâle. Tu veux que j'aille te chercher un cachet d'aspirine?

La jeune réceptionniste n'avait vraiment pas l'air bien et Melissa se demandais se qui pouvait la troubler à ce point. Lucy avait l'air terrifiée comme si elle craignait quelque chose, et Mel avait remarqué que Lucy avait regardée autour d'elle quand elle lui avait demandé si elle ne trouvait pas que la propriétaire les traitait comme des esclaves.

- C'est vrai qu'elle ne nous traite peut-être pas bien mais...je la trouve...fascinante! Pas toi? Et puis, il y a des rumeurs étranges qui courent dans l'hôtel...Les clients ne sont pas tous les honnêtes humains que l'on imagine...
Les profonds yeux noirs de Melissa brillaient, comme à chaque fois qu'elle parlait ou pensait de vampires. Elle ne précisa pas le fond de sa pensée, car Lucy n'avait pas l'air d'être le genre de fille a adorer les vampires et ce qui s'y rapportait. Malgré tout, elle s'inquiétait pour Lucy, qui tremblait comme une feuille, car la jeune fille était devenue son amie.

Lucie se sentie un peu mieux après avoir entendu la voix de Mélissa. Certains clients, comme collègues, disaient qu'elle avait un don pour réconforter les gens ... Lucy était heureuse d'avoir une amie à qui elle pouvait tout raconter ! Ou presque tout ... Lucy ne préférait pas dire à Mélissa qu'elle était homo, elle avait peur de la réaction qu'aurait la jeune fille face à çà. Lucy se sentait désemparée mais préférait ne pas le montrer pour ne pas inquiéter son amie. Son petit sourire apportait un peu de chaleur dans cette pièce et le temps passait si vite, il était bientôt 8 heures moins le quart ... L'hôtel devait recevoir les premiers clients à 8 heures et l'heure arrivait très vite. Mélissa resta un peu devant le comptoir pour bavarder avec Lucy qui finissait d'organiser la paperasse. Discutant de tout et de rien, les deux jeunes femmes rigolaient, écoutaient et parlaient chacune de leurs problèmes quotidiens ! Puis Lucy fit part à Mélissa sur l'impression de se sentir en permanence vue et entendue par la propriétaire. Elle faisait des gestes pour expliquer ce qu'elle ressentait, on aurait dit un vrai spectacle ! Lucy mimait sans arrêts ce qu'elle avait ressenti par de multiples grimaces, des grelottements amusants ... Si bien que quand huit heures sonna, Mélissa rigolait comme une folle sur le comptoir. Lucy n'en pouvait plus de rire ... Le premier client arriva, Mélissa resta pour remettre de l'ordre dans le hall. La propriétaire changeait de temps à autres les tableaux et les sculptures de places pour "varier", seule l'horreur de tableau accroché derrière Lucy restait à sa place, au grand désespoir de la réceptionniste ! Mélissa bougeait quelques tableaux, un à gauche ... un autre plus à droite ! Et encore un autre plus bas ! Puis ensuite les sculptures ... Les clients qui entraient pour s'enregistrer étaient très nombreux et la queue allait sortir de l'hôtel. Lucy les trouvaient normaux : un vieil homme un peu enrobé avec un sourire maladroit, une petite fille très mignonne ui faisait la tronche ... Un vrai défilé de personnes toutes très différentes ! Après qu'ils aient tous disparus du hall, Lucy parla avec Mélissa :

- Mélissa ! Tu pourrais me dire ce tu penses de mon impression d'être observée ? Et qu'est-ce que tu penses par "Ils ne sont pas forcément ceux que l'on imagine" ?

-Hum, oui c'est vrai que j'ai un peu cette impression-là aussi, mais pas tout le temps. Parfois oui, parfois non, ça dépend, mais j'ai remarqué que quand la proprio n'est pas à l'hôtel, ce "regard" pèse moins lourd.

Elle adressa un sourire rayonnant à la jeune fille qui finissait de remplir son carnet. Elles étaient seules dans le hall car les clients arrivaient souvent entre 8 et 9h mais après, plus personne jusqu'à 12h30, pour le repas, elles pouvaient donc discuter librement, sans crainte d'être interrompues.

-Et..euh...par rapport à ce que je voulais dire, et bien, en tant que femme de chambre, j'ai accès à pas mal de chose, et j'ai remarqué des trucs étranges dans certaines chambre, par exemple, le mois dernier, tu te rappelle pas un homme, qui était arrivé la nuit, grand, mince, très pâle, les cheveux noirs et les yeux rouges? Eh bien, une fois, quand il avait demandé à se faire livrer le plat du jour, j'étais dans la salle de bain et il y avait de l'ail et il a fait une sorte d'allergie bizarre. Ensuite, tu vois, son bureau était juste en face de la porte de la salle de bain et il y avait un grand miroir. J'étais en train de frotter le sol, je me suis relevée et quand j'ai regardé dans le miroir, il n'y avait personne. J'ai donc cru qu'il était parti mais je me suis retournée et il était là. Ensuite il s'est levé et il est vraiment sorti cette fois-ci. J'ai eu beau examiné le miroir sous tous ses angles, je n'ai rien remarqué d'anormal. Un soir aussi, j'avais veillé tard, parce qu'un client, juste à coté de ce fameux monsieur, avait commandé un repas et que je devais l'attendre pour ramener son plat quand il aurait fini. J'ai alors vu rentrer dans sa chambre l'homme aux yeux rouges, alors que j'avais veillé toute la soirée et que je l'avait vu entrer dans sa chambre mais à aucun moment en sortir!

Melissa attendit la réaction de Lucy tout en buvant un soda qu'elle était allée chercher au distributeur. Elle espérait que son amie ne la traiterait pas de folle même si elle admettait que son histoire était très dure à croire.

Lucy alla se chercher un soda au distributeur (Schweppes Agrumes, mon préféré). Elle le posa sur le comptoir en l'ouvrant. Puis, elle le but à petites gorgées en réfléchissant. Des yeux rouges, on ne les voit pas dans les miroirs ... Un vampire, cela ne faisait aucun doute ! Lucy posa sa cannette sur le comptoir en se frottant le front énergiquement. Puis, elle s'asseya au comptoir, les coudes dessus avec un regard dans le vide. Sa bouche s'ouvrit pour dire quelque chose, mais au dernier moment, elle se tut sans vouloir rien dire. Pinçant sa lèvre avec ses dents, Lucy hésitait de faire part de son avis à Mélissa, de peur qu'elle ne la croit pas ... Pour finir, elle décida d'en parler, après tout, elle n'avait rien à perdre !

- Ne me prends pas pour une folle si je te dis çà, mais ... Et bien ... Est-ce que tu crois aux vampires ? Même si çà te parais totalement fou, çà correspond à la description que tu viens de me faire ! Ce type qui était venu la nuit, je m'en souviens ! N'étais-ce pas le mois dernier ? Un samedi je crois ... Bon, bref, le client qui occupait la chambre à ses côtés est mort, tu te souviens ? On l'a retrouvé vidé de son sang ... avec une étrange marque sur le cou ! Lorsque j'étais plus jeune, je devais avoir 15 ou 16 ans, j'en ai vu un ! Un vampire qui avait tué des jeunes filles du même âge que moi, mais ... moi, il ne m'a rien fait parce que je n'avais pas l'air effrayée. Il faudrait qu'on se mette sur nos gardes ! Peut-être qu'il y en a d'autres dans l'hôtel ! Tu me crois ?

Lucy avait l'air si sérieuse lorsqu'elle disait çà, difficile de ne pas la croire. Elle reprit son soda en main et se mit à boire encore un peu. Le distributeur avait été installé la semaine dernière. Les clients ne se bousculaient pas pour aller acheter une boisson là bas car que l'hôtel était assez cher ... Lucy préfèrait y travailler qu'y séjourner, çà coûte moins cher. Même si il faut (essayer de) supporter la propriétaire, qu'elle peste celle-là ! Lucy n'était tout de même pas du genre à se plaindre et elle préfèrait ne pas faire de remarque à ce sujet, surtout qu'elle ne parlait pas de çà ... Donc, lorsqu'elle eu finit sa canette, elle la jeta dans la corbeille à recyclage sur le côté et entendit l'horloge de grand-mère sonner les dix coups de 10 heures. Un petit sourire aux lèvres, Lucy écouta attentivement son amie.

- Ne me prends pas pour une folle si je te dis çà, mais ... Et bien ... Est-ce que tu crois aux vampires ? Même si çà te parais totalement fou, çà correspond à la description que tu viens de me faire ! Ce type qui était venu la nuit, je m'en souviens ! N'étais-ce pas le mois dernier ? Un samedi je crois ... Bon, bref, le client qui occupait la chambre à ses côtés est mort, tu te souviens ? On l'a retrouvé vidé de son sang ... avec une étrange marque sur le cou ! Lorsque j'étais plus jeune, je devais avoir 15 ou 16 ans, j'en ai vu un ! Un vampire qui avait tué des jeunes filles du même âge que moi, mais ... moi, il ne m'a rien fait parce que je n'avais pas l'air effrayée. Il faudrait qu'on se mette sur nos gardes ! Peut-être qu'il y en a d'autres dans l'hôtel ! Tu me crois ?

-Je suis entièrement d'accord avec toi...ne t'inquiète pas je ne te prend pas pour une folle. Et...ne le dis à personne...je pense que...(Melissa chuchota, de peur d'être entendue)la patronne en est une...

Bon, au moins, elle n'était pas la seule à penser ça et elle pouvait être sûre que Lucy n'en parlerait à personne, car la jeune fille, même si elle paraissait calme, devait-être un petit peu inquiète quand même, comme elle d''ailleurs, même si elle était en littérale adoration devant la patronne, même si elle ne l'avouerai jamais à Lucy car elle voyait bien que la réceptionniste avait un avis tout autre sur la question, même si elle essayait de le cacher. Quand les 10 heures sonnèrent, Melissa sursauta et songea un moment qu'elle devrait déjà être en train de faire les chambres.
*Oh, et puis zut, Julie le fera, elle me doit bien une demi-douzaine de service celle-là*
Elle reporta son attention sur Lucy, attendant sa réaction par rapport à son affirmation.

La patronne ? Un vampire ? Lucy le pensait aussi. Etrange qu'elle ne sorte pas le jour pour torturer ses employés mais plutôt qu'elle laisse une liste qui faisait la longueur du hall sur du papier miteux déposé sur le comptoir chaque matin ! Lucy soupira. Elle reluqua l'horloge de haut en bas, elle avait l'air si vieille ... Les aiguilles s'arrêtaient sur des chiffres romains disposés en cercle sur un cadran jauni par le temps. Une toile d'araignée s'était tissée du mur blanc à cette vieille horloge de grand-mère ... Lucy se frotta les yeux, elle était prise d'une soudaine fatigue incompréhensible ! Le tintement de la cloche qui était poussée lorsque quelqu'un entrait résonna dans le hall. Un homme grand comme une armoire à glace, squelettique comme un clou, avec des yeux grands comme des bocaux et une paire de lunettes qui tombaient sur son nez presque inexistant entra. Un homme âgé qui plus est ... Lucy le reconnut tout de suite, il était venu il y a quelques mois au début de l'année. Elle lui fit un sourire et murmura quelque chose à Mélissa avant de parler au client :

- Tu n'as pas tort ! Bonjour monsieur Levant. Quelle surprise que revenez-vous faire ici ?

- On en vous a pas prévenu ? bredouilla le vieil homme en tremblant. J'avais oublié deux de mes valises ici quand je suis parti en mai.

Lucy se sauva un instant et revint avec deux valises de cuir maron, elles fermaient si mal qu'on voyait sortir de la première, une brosse à dents violette et de l'autre, une chaussette blanche rayée. Elle posa les valises aux côtés du comptoir en souriant tandis que l'horloge affichait 10 heures 45. Le vieil homme remonta ses lunettes et examina les valises comme si il ne les reconnaissait pas ! Il les pris par leurs poignets de cuivre usé (qui se décollait bien vite dans un craquement sinistre) et les posa sur le comptoir. Lucy surprise lui demanda pourquoi il faisait çà, mais monsieur Levant était dur de la feuille (un peu sourd quoi !) et il lui cria un "Qu'est-ce que vous dîtes ?" horripilant et affreusement grinçant. Lucy fit un sourire encore plus grand sans sortir de ses gonds, elle cria "Rien !" et il reprit ses bagages et s'éloigna du comptoir en boitant et en frottant ses valises sur le carelage si propre qu'il l'usa sous le regard de Mélissa. Lorsqu'il quitta l'hôtel, Lucy s'excusa auprès de Mélissa en claquant des dents.

- Désolé Mélissa ! Excuse-le, il est bien vieux !

[H-J : Je ne déranges pas j'espère ! ^^ Je viens faire mon entrée parmis vous !]

Eden avait mal à la tête. Il était bientôt 11h quand il arriva devant la façade de l'hôtel, plus ou moins terrifiante. Alors qu'il avançait lentement vers la porte d'entrée, il croisa un vieil homme avec deux vieilles valises mal fermées qui l'ignorait complètement. Eden avança encore et posa sa main sur la porte et l'ouvrit dans un petit tintement. Il y avait dans la pièce, deux jeunes femmes, l'une derrière le comptoir qui devait être la réceptionniste et l'autre armée d'un balai et d'un plumeau qui devait être une femme de ménage. Il avança vers le comptoir tout en trainant derrière lui une valise bleue marine. Il s'avança et la réceptionniste lui fit un sourire crispé. Elle lui demanda son nom en toute simplicité (bien sur) :

- Knickerboker ! Eden Knickerboker ...

La réceptionniste le regardait bizarrement, de plus en plus bizarrement. Il traina sa valise derrière lui et avança vers le couloir après qu'elle lui ai donné les clés. Il s'arrêta quand sonna 11h et pas une seconde de plus. Un tableau immense tapissait le mur de droite. Il représentait une guerre, ou quelque chose comme çà. Il y avait d'un côté des hommes et de l'autre des créatures de la nuit : des vampires ! Il poussa un petit "Tss" dégouté et continua son chemin vers sa chambre sans regarder derrière lui et maintenant sans prêter attention aux choses autour de lui. Il continua sans rien dire, un air triste sur le visage.

L'arrivée d'un client jeta un froid sur le grand hall, Lucy donna la clé à M. ...Knirbocker, c'était le nom qu'il avait donné. Melissa le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse dans un couloir.
-Chelou le client, mais bon, je suis pas là pour juger.
Elle se remit au travail, et bientôt le hall brilla de mille feux.
-Bon, faut que j'y aille désolée, je serai bien restée un peu plus mais faut vraiment que j'aille aider pour les chambres. A plus!
Melissa récupéra la serpillière et le balai et partit pour le pôle est où elle devait ranger les chambres. Elle s'en voulait de laisser Lucy seule pour les longues heures pendant lesquelles elle devrait attendre des clients qui n'arriveront sans doute que le lendemain à 8 heures... Mais si elle ne se dépêchait pas un peu, Lucy serait seule tout les matins car elle se ferait virer. Au momet de tourner dans le couloir elle se rapela qu'elle avait oublier le seua d'eau dans le hall. Elle retourna sur ses pas, adressa un sourire d'excuse à Lucy, récupéra le seau et prit la direction du pôle Est.

Lucy regarda le client s'éloigner. Elle toussota lorsque Mélissa avoua qu'elle devait aller nettoyer. Soupirant, elle avoua à la jeune fille que le client qui venait de passer avait peut-être l'air "chelou" mais il était assez agréable à regarder. Elle pouffa un petit coup avec son amie qui s'éloigna vers le pôle Est. Lucy ouvrit un cahier poussiéreux qui devait dater de 10 ans ... Elle épousseta la poussière de sa main et regarda l'écriture sur les pages jaunies. Elle entendit des pas, releva la tête du cahier et regarda brusquement Mélissa qui avait oublié les seaux dans l'entrée. Elle n'avait même pas remarqué et fit un signe de main à la jeune fille pour répondre à son sourire d'excuses. Puis, elle regarda à nouveau le cahier et se mit à lire pendant très longtemps, elle s'arrêta lorsqu'elle entendit sonner midi à la vieille horloge de grand-mère. Sa main referma le cahier qu'elle rangea discrètement dans son sac avant de commencer à s'éloigner.

°Déjà midi ? Je n'avais pas vu le temps passer ... C'est fou comme j'étais prise dans la lecture de ce cahier. Mais, çà fait combien de temps que je l'ai vu ? 2 semaines ? Je ne me souviens plus trop ! Bon, j'ai faim ...°

Elle jeta un oeil derrière elle. Le hall était si propre, Mélissa avait travaillé dur ... Lucy remarqua qu'elle avait oublié de fermer la porte à clé pendant la pause de midi, et de fermer une fenêtre qu'elle avait ouverte hier et qu'elle n'avait pas fermée. Elle sortit de son sac un trousseau de clés toutes différentes avec un air vieillot. Elle glissa l'une d'entre elle dans dans la serrure rouillée de la porte d'entrée et la tourna jusqu'à ce que le verou soit fermé. Puis, elle posa sa main sur la fenêtre et la poussa jusqu'à la refermer dans claquement. Puis, elle s'éloigna vers le pôle Ouest pour aller manger (elle avait à manger dans sa chambre), elle retournerait dans le hall pour l'après-midi à 13h30. Ses pas résonnèrent sur le carrelage propre.